Représentation

L’Unaf a participé à la seconde session plénière du CNR à l’Elysée

Le 12 décembre 2022, la Présidente de l'Unaf, Marie-Andrée Blanc, a participé à la seconde session plénière du Conseil National de la Refondation qui s'est tenue à l'Elysée en présence du Chef de l'Etat et de la Première ministre. Trois thématiques identifiées lors du précédent CNR de Marcoussis ont été évoquées : la biodiversité, les inégalités sociales et la composition de la dépense publique. L'Unaf a axé son intervention sur la question de la démographie.

Lors de sa prise de parole, la présidente de l’Unaf est intervenue sur la question de la démographie.

Pour l’Unaf, cette question est – en réalité – au coeur de nombre de problématiques à gérer : pérennité du système de retraites par répartition, bien sûr, qui dépend de façon très forte de la démographie, mais aussi l’égalité entre les femmes et les hommes, le système de santé, la question de l’emploi, l’aménagement du territoire et des services publics… L’idée est souvent que le vieillissement est un fait sur lequel on ne peut pas agir…ce qui est faux.

La conviction est que la France maintient une dynamique démographique plus favorable que celle de ses voisins – certes un avantage tout relatif puisque le renouvellement des générations n’est plus assuré depuis longtemps.

Cette dynamique – relative – s’appuyait sur un modèle français de politique familiale qui avait su combiner intelligemment soutien au pouvoir d’achat et appui à la conciliation vie familiale – vie professionnelle, garantissant un taux d’activité élevé pour les femmes ; universalité de l’appui à toutes les familles et ciblage pour aider davantage les familles les plus en difficultés, avec un consensus politique assez fort sur les objectifs et les moyens. Or, osons le parallèle avec le nucléaire et notre indépendance énergétique…. aucun avantage n’est acquis !

Ce modèle français de dynamisme démographique est clairement en crise depuis une dizaine d’années. Le décrochage de la fécondité hors période Covid est très clair à partir de 2014 et coïncide avec les coupes budgétaires massives sur le congé parental et les prestations familiales décidées pendant cette période. Certains experts parlent ces derniers jours, après la publication par l’INSEE de chiffres très bas en octobre, d’un alignement probable de la fécondité française sur les standards européens. Croire que nous disposons d’un avantage solide et durable est donc déjà devenu erroné ! Or, il est possible et indispensable d’agir.

L’Unaf fonde beaucoup d’espoir sur le projet de SPPE engagé par le président de la république. C’est un projet de moyen terme mais avec une possibilité d’action immédiate : la reconstruction d’un congé parental attractif qui sera bon pour les parents, pour les enfants, pour l’égalité femmes – hommes, pour soulager les services d’accueil du jeune enfant et pour l’emploi car il évitera les démissions et les périodes de chômage auxquels sont contraints les parents et en particulier les femmes du fait de l’indemnisation insuffisante du congé parental.

Il faut veiller aussi dans l’immédiat sur le pouvoir d’achat des familles ayant charge d’enfants, notamment parce que le système socio-fiscal français tient de moins en moins compte de la présence d’enfants, comme l’avait montré une étude que l’Unaf avait commandée à l’Observatoire Français des conjonctures économiques.

Enfin, la conciliation est un sujet essentiel bien au-delà de la petite enfance : il nécessite une attention plus importante du monde du travail et des pouvoirs publics… et là encore cela peut constituer un levier très fort et sous-estimé face aux questions de mobilisation sur l’emploi dans un contexte de pénurie dans de nombreux secteurs.

Cela doit être un sujet prioritaire des Assises du travail lancées par M. Dussopt dans le cadre du CNR. Pour l’Unaf, ces questions touchent à la fois des enjeux de grande ampleur et de moyen terme sur l’avenir du pays et la vie quotidienne de nos concitoyens qui attendent de ce CNR des décisions très concrètes et rapides.

Ces deux visions doivent et peuvent se rassembler. Pour l’Unaf, le CNR est le lieu de cette convergence.