Représentation

Séances plénières du CESE : les déclarations du groupe Familles

La séance plénière du Conseil Economique, Social et Environnemental, s'est déroulée les 25 avril et 9 mai 2023. Trois sujets étaient portés à l'ordre du jour : quels défis à relever face aux dérèglements climatiques ? - Fin de vie : faire évoluer la loi ? Résolution intitulée « Crise du secteur culturel : l’urgence d’agir.

Conseil économique, social et environnemental

La séance plénière du Conseil Economique, Social et Environnemental, s’est déroulée les 25 avril et 9 mai 2023. A l’ordre du jour, étaient inscrites les questions suivantes :

DECLARATIONS ECRITES DU GROUPE FAMILLES (annexées au Journal Officiel)

Travail et santé-environnement : quels défis à relever face aux dérèglements climatiques ?

Le changement climatique et les catastrophes naturelles qui y sont liées risquent de toucher de manière aggravée certains groupes de travailleurs : les plus vulnérables, les plus âgés et les plus exposés aux inégalités sociales. L’enjeu est donc de parvenir à garantir un travail décent en dépit du réchauffement de la planète.

Le présent avis très bien documenté met en lumière des conséquences mal connues du réchauffement climatique. Pour ne reprendre qu’un exemple, une étude menée aux Etats-Unis révèle que pour chaque degré supplémentaire, le risque d’accoucher d’un fœtus mort ou d’accoucher prématurément augmenterait de 5% et ce, jusqu’à 16% en cas de vague de chaleur prolongée. La Suisse a légiféré sur ce point en prévoyant que les femmes enceintes travaillant à l’intérieur ne doivent pas être exposées à une température de plus de 28°.

Le Groupe Familles partage les préconisations dans leur ensemble et retient particulièrement celles qui visent à une meilleure prévention dans le monde du travail face au réchauffement climatique. Le recours à la climatisation ne doit pas être la solution de facilité qui ne ferait qu’aggraver la situation. Elle ne pourrait pas de toutes les façons apporter une réponse à toutes les formes de travail. L’aménagement du temps de travail, la négociation de plans de mobilité durable, le recours au télétravail, une conception différente du bâti sont autant de pistes à approfondir rapidement pour faire face à la hausse des températures.

Avec le changement climatique, ce sont les relations au temps, aux autres, à soi et au travail qui sont amenées à se transformer. La transition juste du monde du travail ne pourra se faire contre leurs dirigeants ou les travailleurs. Elle exige un collectif uni. Cela suppose de soutenir le dialogue pour dépasser des antagonismes et construire de nouveaux compromis productifs écologiques et sociaux.

Le Groupe Familles a voté l’avis.

Fin de vie : faire évoluer la loi ?

Chaque parcours de vie et de mort est singulier et nous devons pouvoir faire des choix en fonction de nos convictions profondes, les exprimer et les faire respecter. C’est l’objet des directives anticipées et du mandat que nous pouvons donner à une personne de confiance.

Notre législation actuelle devrait permettre à tous un accompagnement vers la fin de vie, respectueux de notre dignité, grâce aux soins palliatifs. Mais les soins palliatifs ne sont pas déployés sur l’ensemble du territoire, faute de moyens, et laissent entière l’ultime question de la fin de vie.

Par ailleurs, les évolutions de notre société et les exemples de pays voisins poussent à ouvrir le débat sur l’aide active à mourir et à lever des interdits.

C’est dans ce sens que l’avis rendu préconise une effectivité de la législation actuelle et offre la possibilité d’un véritable choix sur les conditions dans lesquelles chacun de nous souhaite finir sa vie, en respectant également les convictions des soignants qui doivent pouvoir faire valoir leur clause de conscience et en libérant familles et aidants qui se voient parfois contraints de prendre des décisions trop douloureuses. Cet équilibre entre les impératifs moraux des uns et des autres est indispensable pour répondre à la vision humaniste dont la commission s’est réclamée.

Mais le groupe Familles regrette que la conduite en parallèle des travaux de la Commission temporaire et de la Convention citoyenne n’ait pas permis de prendre le temps d’une réflexion sur l’encadrement de ces nouveaux droits, notamment concernant les mineurs.

S’agissant d’un sujet qui touche à l’intime, le groupe Familles a décidé de laisser chacun de ses membres, libre de son vote sur l’avis soumis.

Des remerciements ont été adressés au Président et à la Rapporteure de la commission temporaire qui ont mené cet exercice difficile.

Résolution intitulée « Crise du secteur culturel : l’urgence d’agir

Après de longs mois de mise à l’arrêt des lieux de spectacle, de nouveaux et nombreux nuages tournent au-dessus du secteur culturel qui n’a jamais compris avoir été classé comme « non essentiel » durant l’épidémie de Covid-19.

La présente résolution alerte tout d’abord sur la nécessité de reconstruire le lien avec le public. Or les familles avec enfants, affectées par l’inflation, sont déjà tenues de faire des arbitrages sur les dépenses contraintes ce qui laisse dès lors peu de place à une sortie culturelle en famille.

Cette résolution prend aussi le soin de décrire avec précision les effets de la hausse du prix de l’énergie, de la baisse des subventions d’un certain nombre de collectivités territoriales, des tensions sur le marché de l’emploi et sur le niveau des rémunérations sans oublier la pénurie de matériel, les enjeux pressants de transition écologique et, sans oublier, la crainte que certains festivals fassent les frais de l’organisation des Jeux olympiques et paralympiques en 2024.

Sur ce point, le groupe Familles note une nouvelle fois, la forte attente des professionnels dans le secteur de la culture :  recherche de sens et de finalité au travail, aspiration à un équilibre plus satisfaisant entre vie professionnelle, personnelle et familiale.

Enfin, les mutations en cours viennent bouleverser le modèle imaginé il y a plus de 60 ans par André Malraux et réinventé par Jack Lang il y a 40 ans avec pour matrice principale une politique d’accès aux œuvres. Ce modèle n’a pas vu venir les changements majeurs dus à l’explosion des usages numériques, la floraison d’initiatives en marge des institutions dominantes et les changements de références culturelles des jeunes générations. Il y a donc urgence à embrasser toutes ces nouvelles données pour sauver la culture sur l’ensemble des territoires.

Le Groupe Familles a voté la résolution.

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