Représentation

Orientation à la sortie du collège et après le baccalauréat : l’Unaf auditionnée par la Cour des Comptes

Le 30 janvier 2024, l’Unaf représentée par Marie-Chantal Lardière, administratrice, accompagnée de Patricia Humann, coordonnatrice du pôle « Ecole – Petite enfance – Jeunesse » a été auditionnée par Véronique Fouque, conseillère référendaire à la Cour des Comptes, qui réalise pour 2025, un rapport d’évaluation sur l’orientation des jeunes et le décrochage à l’université. Dominique Ravon, président des Maisons Familiales Rurales (MFR), était également auditionné. Retour sur les positions de l'Unaf.

Information orientation

Le 30 janvier 2024, l’Unaf représentée par Marie-Chantal Lardière, administratrice, accompagnée de Patricia Humann, coordonnatrice du pôle « Ecole – Petite enfance – Jeunesse » a été auditionnée par Véronique Fouque, conseillère référendaire à la Cour des Comptes, qui réalise pour 2025, un rapport d’évaluation sur l’orientation des jeunes et le décrochage à l’université. Dominique Ravon, président des Maisons Familiales Rurales (MFR) était également auditionné.

L’Unaf a présenté ses positions, qui s’appuient notamment sur certaines études qualitatives qu’elle a réalisées sur l’orientation, l’absentéisme, et sur l’apprentissage :

https://www.unaf.fr/ressources/lorientation-scolaire-vecue-par-les-jeunes-et-leurs-parents/

https://www.unaf.fr/ressources/labsenteisme-scolaire-point-vue-jeunes-absenteistes-et-parents/https://www.unaf.fr/ressources/etude-qualitative-14-perception-apprentissage-par-jeunes-parents-centres-formation-et-entreprises/

https://www.unaf.fr/ressources/etude-qualitative-14-perception-apprentissage-par-jeunes-parents-centres-formation-et-entreprises/

L’orientation en fin de 3ème 

Une part importante de collégiens va s’orienter vers la voie professionnelle ou des lycéens vers la voie technologique en fin de 2de.

Au collège, certains de ces élèves sont en échec scolaire, ils vont parfois être beaucoup plus épanouis en apprentissage, en voie professionnelle ou encore en voie technologique.

Que faire pour ces élèves ? nous proposons depuis longtemps qu’il y ait au collège des matières manuelles et technologiques à parité d’estime avec les disciplines plus intellectuelles (cf rapport du Haut conseil de l’éducation sur le collège) : en effet, pouvoir tester des matières dans lesquelles ces élèves vont vraisemblablement réussir leur permettrait une orientation plus apaisée.

Par ailleurs : la découverte des métiers au collège n’est pas à la hauteur, selon un rapport récent de l’Assemblée nationale.

Revaloriser les filières technologiques et professionnelles

L’image de ces filières n’est pas toujours très positive alors qu’elles permettent souvent un réel épanouissement des jeunes dans une formation plus concrète. Elles conduisent aussi à pouvoir trouver un emploi pour lequel il existe une vraie demande sur le marché du travail.

L’Unaf est donc favorable à la revalorisation de l’image de ses filières. Elle considère que les filières de formation alternée doivent être développées, y compris en milieu universitaire.

L’étude réalisée par l’Unaf sur l’apprentissage révèle que des jeunes en échec scolaire retrouvent confiance en eux et estime d’eux-mêmes souvent via cette partie d’immersion professionnelle dans leur futur métier (même si les conditions sont souvent difficiles et des progrès restent à faire pour préserver les jeunes de certains abus des employeurs).

Parcours et passerelles

L’Unaf considère l’orientation comme un véritable parcours avec des étapes certes, mais il doit aussi s’inscrire dans la durée. Des passerelles doivent se multiplier entre les différentes filières afin de permettre les réorientations, même en cours d’année.  Ces passerelles devraient par ailleurs permettre aux jeunes d’aller aussi loin qu’ils le désirent dans leurs études, quel que soit leur choix initial. Ainsi l’orientation pourra être dédramatisée et aucune formation choisie ne sera une « voie sans issue ». Ce serait aussi un moyen de lutter contre la déscolarisation qui provient souvent d’un choix d’orientation qui ne convient pas et qui pousse les jeunes à arrêter complètement leur scolarité au lieu de se réorienter.

Accompagnement : réaffirmer le rôle des parents 

Lors du parcours d’orientation, les jeunes ont besoin d’être accompagnés pour se connaître, apprendre à faire des choix, appréhender les formations, les métiers, le monde professionnel.

L’Unaf considère que pour cet accompagnement dans la durée, les parents jouent un rôle essentiel, même s’ils ne sont pas les seuls. C’est vers eux que les jeunes se tournent souvent en priorité, lorsqu’ils sont confrontés à des difficultés ou tout simplement pour un échange, une aide à la réflexion (Cf sondage BVA – L’Etudiant de 2023 auprès de 1600 jeunes de la 2de à Bac + 2  « au milieu du flou ou du manque de repère auxquels se confrontent parfois les lycéens, 41% privilégient la famille pour guider leurs choix d’orientation. 24% s’appuient en priorité sur l’aide de leurs professeurs, tandis que 22% accordent plutôt leur confiance aux experts d’un milieu professionnel »).

L’accompagnement à l’orientation est un des volets essentiels de l’éducation. Les parents sont donc à associer étroitement à toute action d’information et de guidage des jeunes dans leurs parcours d’orientation, même si les jeunes doivent rester les ultimes décisionnaires de leur propre orientation.

Il paraît essentiel d’informer directement les parents et suffisamment tôt et qu’ils puissent réagir face à divers obstacles rencontrés :

Des solutions pourront ainsi être trouvées, pour éviter l’orientation d’un jeune vers un choix à l’opposé de son choix initial, et ceci en concertation jeune / Education nationale / parents.

Lorsque les élèves sont orientés, par défaut, dans des filières qu’ils n’ont pas choisies, un sentiment d’injustice peut alors être ressenti par l’élève et sa famille. Dans la voie professionnelle, il est parfois particulièrement regrettable que les élèves soient confrontés à un manque de places dans la filière choisie alors même qu’il s’agit souvent de secteurs avec une pénurie de professionnels : (exemple de la petite enfance 3000 jeunes souhaitent un CAP petite enfance (AEPE) et 1500 jeunes ont pu avoir une place par la voie scolaire, alors qu’il y a une pénurie sans précédent de professionnels).

Les parents et les familles d’un territoire peuvent d’ailleurs constituer des « partenaires » pour :

Développer la connaissance de soi, l’estime de soi et l’éducation au choix

Il convient de mettre l’accent sur le développement de la connaissance de soi et de l’estime de soi, évaluer les compétences, aptitudes, motivations sans se limiter aux seuls résultats scolaires (surtout en fin de 3ème).

Cette approche « humaniste » est largement prise en compte par les professionnels de l’orientation « adulte » (ex : Bilan de Compétences). Une véritable éducation au choix devrait donc être instaurée au collège (à l’image de l’approche orientante développée au Québec) et ceci, dès le début de l’entrée en 6ème, pratiquée par des enseignants volontaires en association avec les psychologues de l’Éducation nationale (PsyEN), voir avec du personnel des régions car celles-ci ont maintenant la compétence « formation initiale ». 

Le Programme Avenir, plateforme unique d’accompagnement à l’orientation à partir de 2024 permettra t-il de mieux prendre en compte sa personnalité, ses goûts et ses compétences ?

Il est nécessaire de rendre obligatoires pour tous, les heures d’accompagnement à l’orientation au collège comme au lycée, en mettant des heures obligatoires dans l’emploi du temps : au collège (connaissance de soi et des métiers), au lycée (les parcours du lycée et du supérieur).

Il y a actuellement une mise en œuvre très inégale par les lycées des 54 heures dédiées à l’orientation qui ne sont pas obligatoires (seul 1/3 des lycées les ont inscrites à l’emploi du temps). Il serait aussi nécessaire de mieux former les enseignants volontaires qui souvent méconnaissent le contenu des études supérieures.

Développer les liens avec le monde professionnel

L’orientation est souvent déterminée par des rencontres avec des adultes de l’entourage du jeune.

C’est dans la qualité du dialogue que va s’enraciner le choix. Il faut mieux donner la possibilité au jeune d’approcher au plus près ce que vivent réellement les professionnels. Il existe aussi un fort impact des étudiants et des jeunes professionnels auprès des adolescents, d’où l’intérêt de multiplier les témoignages de ces jeunes « plus âgés » insérés.

A ce titre, les stages de fin de 3ème et de fin de 2de sont une bonne initiative. Une plateforme bientôt mise en place par l’Education nationale devrait aider les jeunes à trouver un stage intéressant. Plus de 300 entreprises et organisations se sont engagées à accueillir des stagiaires dès juin 2024.

(NB : Des dispositions dérogatoires sont prévues pour les élèves qui effectuent un séjour de cohésion, une mission d’intérêt général dans le cadre du service national universel (SNU), une mobilité européenne ou internationale).

Parcoursup : une plate-forme qui s’est beaucoup améliorée même si elle reste source de stress

Parcourssup est globalement perçu comme très riche, avec une clarté du processus et un étalement du calendrier. La plateforme peut être consultée dès la seconde et de nombreux conseils y sont délivrés (par exemple pour faire une lettre de motivation).

Mais les élèves et leurs parents sont livrés à eux-mêmes (sauf exception s’il y a accompagnement du professeur principal). Parcousup est cependant perçu comme très stressant par les élèves.

Certaines écoles supérieures privées sont sur Parcoursup, d’autres non. L’offre est de plus en plus importante et les élèves peuvent avoir des difficultés à s’y retrouver. La médiatrice de l’Education nationale, Catherine Becchetti-Bizot, a relevé dans son rapport de 2022 que de nombreuses réclamations concernaient les écoles supérieures privées. « En substance, les réclamations reçues expriment un sentiment de grande confusion entre différents dispositifs, une myriade d’établissements dont la scolarité présente un caractère plus ou moins onéreux et des diplômes aux multiples mentions, niveaux et statuts dans un paysage intégré à la fois national, européen et mondial ».

Elle propose « d’améliorer la visibilité et la communication au sujet des dispositions existantes concernant les diplômes (diplômes d’État, diplômes visés, diplômes d’établissement) et de proposer des outils permettant aux usagers de vérifier leur nature et leurs perspectives en termes de poursuite d’études et d’insertion professionnelle. »

Sans compter qu’il existe aussi des établissements reconnus par l’Etat (la reconnaissance par l’État a pour finalité d’attester qu’un établissement apporte un concours utile au service public de l’enseignement supérieur, et de garantir sa qualité). Les écoles de commerce et de gestion peuvent être autorisées par le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, après évaluation par la commission d’évaluation des formations de gestion (CEFDG), à délivrer des diplômes visés (grade Master) (voir liste https://www.cefdg.fr/fr/ecoles-et-formations-visees)

Les écoles d’ingénieur privées sont habilitées par le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche et les autres ministères de tutelle à délivrer le titre d’ingénieur diplômé après une décision de la Commission des titres d’ingénieurs (CTI) (www.cti-commission.fr).

Les maisons familiales rurales

Les MFR ont présenté leur mouvement et notamment les classes de 4ème et 3èmequi permettent d’aborder en réel plusieurs métiers par des stages avant le choix d’une voie, la participation des familles et des maîtres de stages qui entourent le jeune à l’aide des moniteurs, les passerelles possibles entre chaque formation.

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