Impact du confinement sur le moral des Français
La direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (DREES), a publié les résultats d’une étude issus de la 1ère vague de l’enquête EpiCov1, en comparaison avec les enquêtes de santé européennes (EHIS) de 2014 et 2020. L’étude de la DREES a été réalisée en mai 2020, elle montre une hausse des syndromes dépressifs, surtout chez les 15-24 ans.
La DREES indique ainsi qu’en mai 2020, à l’issue du premier confinement national, 13,5 % des personnes de 15 ans ou plus présentaient un syndrome dépressif (15,8 % des femmes et 11 % des hommes). Ce syndrome est majeur pour 5,3 % d’entre elles (6,8 % des femmes et 3,6 % des hommes)2. En 2019, selon l’enquête de santé européenne (EHIS), la prévalence de l’ensemble des syndromes dépressifs chez cette même population était de 10,9 % (12,5 % pour les femmes et 9,2 % chez les hommes), ce syndrome était majeur pour 4,0 %.
Ces résultats sont à rapprocher de ceux de l’enquête Coviprev de Santé Publique France qui a interrogé de façon répétée un échantillon de la population adulte vivant en France métropolitaine au cours du premier confinement et dans les mois suivants. Cette enquête Coviprev rapporte des taux d’états dépressifs entre 18 et 20 % pendant le confinement et se stabilisant autour de 12 % à la suite du déconfinement.
Les jeunes et les femmes plus touchés par les syndromes dépressifs
Les plus jeunes sont les plus touchés par l’augmentation des syndromes dépressifs durant le confinement du printemps 2020 : 22 % des 15-24 ans présentent alors un état dépressif, contre 12 % en moyenne chez les classes d’âges supérieurs. Plus d’une jeune femme sur quatre et un peu moins d’un jeune homme sur cinq sont concernés. Selon le même outil de détection ils n’étaient que 10,1% à avoir un état dépressif dans cette classe d’âge en 2019 soit une augmentation presque double entre 2019 et 2020. La prévalence de syndromes majeurs dans cette classe d’âge passe de 3,2 % en 2019 à 8,6 % en 2020. Ces résultats indiquent une vulnérabilité particulière chez les 15-24 ans.
Selon l’enquête Coviprev, cette fragilité chez les plus jeunes persiste lors du second confinement avec une remontée significative des taux d’états dépressifs chez les 18-24 ans au début du mois de novembre 2020, alors qu’ils avaient décru significativement entre les deux confinements (Santé publique France, 2020).
Les enfants sont également concernés. C’est pourquoi Adrien Taquet, Secrétaire d’Etat chargé de l’Enfance et des Familles, a installé en avril 2021 un Comité d’appui scientifique de la première enquête pérenne sur la santé mentale des enfants. Cette enquête, qui sera pilotée par Santé Publique France, a été proposée pour combler le manque de données en particulier concernant la tranche d’âge des 3 à 11 ans. Elle permettra de mesurer et suivre dans le temps l’état de santé mentale des enfants et :
- Estimer la prévalence des indicateurs de santé mentale positive ou « bien-être », équivalent de la qualité de vie ;
- Estimer la prévalence des différents troubles de santé mentale y compris les troubles des apprentissages ;
- Décrire les facteurs de risque et protecteurs associés, y compris les déterminants sociaux ;
- Evaluer le retentissement de ces troubles sur d’autres domaines en lien avec la santé.